Les marches exploratoires : une pédagogie collective en extérieur
Marcher et explorer son école grâce aux marches exploratoires
La marche exploratoire est un outil pédagogique qui permet aux enfants d’identifier et de mettre en scène les enjeux qu’ils rencontrent au sein ou autour de leur école. En travaillant en amont sur le plan des lieux, les enfants sont invités à analyser leur environnement et à en discuter collectivement pour trouver des solutions. Cette démarche favorise l’écoute active, l’expression des ressentis et la recherche de solutions concrètes, issues du groupe lui-même. L’UNICEF France encourage les écoles engagées dans la démarche « École amie des droits de l’enfant« à organiser trois marches exploratoires, chacune centrée sur une thématique essentielle : le genre, la sécurité et l’accessibilité.
Ces marches sont autant d’opportunités pour les enfants de devenir acteurs de leur environnement scolaire et porteurs de solutions concrètes, en lien direct avec leurs droits.
“ Avec les marches exploratoires, on s’est rendu compte que ce n’est pas seulement laisser la place aux idées des élèves. C’est être plus critique sur le fonctionnement de l’école. C’est maintenir un esprit de vigilance. ”
Faire classe dehors, c’est faire classe, tout simplement
Enseigner à l’extérieur ne doit pas être perçu comme une simple sortie scolaire ou une activité ponctuelle. C’est une véritable extension de l’apprentissage, un moyen d’enrichir l’enseignement en ouvrant la classe sur le monde qui nous entoure. À proximité immédiate, dans les parcs, les jardins ou même les rues, la nature devient un terrain d’expérimentation et de découverte. Elle offre un cadre vivant et dynamique pour les enfants. Ils peuvent, par exemple, compter les feuilles, lire des livres, réciter des poésies ou écrire en plein air. L’extérieur devient alors un lieu d’apprentissage pour des disciplines variées : activité physique, arts plastiques, musique et jeux éducatifs. Faire classe dehors, c’est aussi développer la créativité et la curiosité des enfants. Tout en permettant de s’approprier l’environnement et en réinventant l’espace d’apprentissage.
“ La nature est bénéfique et nos enfants en ont besoin pour comprendre ce qu’est le développement durable, ce qu’est l’urgence climatique, ce que sont les défis que nous avons a relever. ”
Cette approche va de pair avec les principes énoncés dans la Convention internationale des droits de l’enfant. Notamment le droit à l’éducation dans un environnement respectueux de l’épanouissement de l’enfant. L’article 31 de cette convention stipule que l’enfant a droit au repos et aux loisirs, ainsi qu’à la participation à des activités culturelles et artistiques. L’article 24 veille quant à lui à une bonne santé mentale et physique. Celle-ci est favorisée par le développement de l’enfant dans un environnement sain. En permettant aux enfants de vivre des expériences d’apprentissage en plein air, on respecte et renforce ces droits fondamentaux. Ce n’est pas une alternative à l’enseignement en salle, mais un complément, un enrichissement.
L’expérience prouve qu’on peut faire classe partout, tant que l’on reste fidèle à l’objectif éducatif et au respect des droits de chaque enfant à un développement harmonieux.
“ La classe dehors c’est amener les enfants et leurs parents à quitter la culture de la peur et trouver la culture de la confiance. ”
Les Rencontre internationales de la Classe Dehors
L’ atelier « Marches exploratoires » a été présenté par l’UNICEF France aux Rencontres internationales de la Classe Dehors. Cet événement est dédié aux échanges, à la formation et la mise en réseau des professionnels. Il vise à favoriser un enrichissement mutuel entre praticiens, chercheurs et autres acteurs impliqués dans l’enseignement en plein air. Cette année, plus de 400 participants étaient attendus, répartis sur de nombreux ateliers et tables rondes. Ces échanges collectifs ont permis de repenser et de redéfinir notre rapport à l’enfance, à l’éducation et à la nature. Ils ont offert une véritable réflexion sur les enjeux actuels de l’enseignement en extérieur, tout en inspirant de nouvelles pratiques.
“ Les enfants sont incarcérés entre des murs et encastrés dans des écrans alors qu’ils ont besoin de courir et de crier. Pas de mouvement, pas d’esprit. C’est le geste qui construit la pensée. ”
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